Le jeu vidéo chinois, victime des tensions politiques internationales
Pendant très longtemps la chine a été très mal servie en matière de jeu vidéo. Ceci s'est dans un premier temps expliqué pour des raisons économiques. La chine a connu une croissance fulgurante, mais il n'y a pas si longtemps, la classe moyenne était bien plus restreinte et modeste. Or les premiers ordinateurs étaient extrêmement chers et leur transport difficile ( Par exemple l'apple macintosh se vendait 2500$).
En 2000, le gouvernement chinois a même interdit la vente de consoles étrangères sur son sol, officiellement pour des raisons économiques.. Cela a forcé les constructeurs étrangers à se montrer astucieux. Par exemple Nintendo a créé la « iQue », une Nintendo 64 modifiée reprenant les plus grands succès de cette dernière, mais produite par une entreprise quo-fondée avec un entrepreneur chinois.
Mais il n'est pas dur d'imaginer que des raisons plus politiques ont motivé cette interdiction. On pense notamment au fait que deux des acteurs majeurs sont Nintendo et Sony qui, en plus d'être des voisins étouffant pour l'émergence d'un marché intérieur, sont japonnais. Or la chine et le pays du soleil levant ont des relations diplomatiques très tendues, et ce, encore aujourd’hui, notamment concernant les îles Senkaku.
Néanmoins, cette interdiction a été levée récemment, en 2013. Et dans le même temps, l'éditeur chinois Tencent, a dépassé Microsoft en termes de chiffre d'affaire généré par l'édition du jeu vidéo En générant 5,3 milliards du faits de ses ventes l'ancien premier mondial n'a généré "que" 4,7 milliards . Rien que ça.
Vers une pluie de jeux chinois ?
La chine est un marché intéressant de par sa taille et cela n'a pas échappé aux éditeurs étrangers. On pense notamment à Blizzard qui a consenti énormément de censure pour pouvoir éditer World of Warcraft en Chine, ou la récente annonce d'un épisode de Monster Hunter sur PC réservé au marché chinois. Avec ces nombreux changements, on voit émerger quelques studios chinois décidé a prendre leur part du gâteau. Pour l'instant 2 modèles semblent avoir plus de succès que les autres : le jeu d'arcade, et le fer de lance de Tencent: Les free to play; pour situer, "Cross-fire" un shooter gratuit dans la veine de counter-strike a généré 957 millions de dollars 'en 2013. Mais là encore les tensions politiques se font sentir. Au Tokyo Game Show 2013, de nombreux journalistes occidentaux avaient été très surpris du fait que les studios chinois, nouveaux venus au salon, étaient non seulement mis a l’écart du cœur du salon, mais littéralement ignoré par la une grande partie des journalistes japonnais.
Finalement il y a fort à parier que les meilleurs ambassadeurs du jeu vidéo chinois seront les jeux eux-mêmes. La récente édition du jeu vidéo Chinois Age of Wulin (Age of Wushu en amérique) a permis d'illustrer la capacité des studios locaux de créer des jeux de qualité correcte, avec un contenu très conséquent.
Une bonne nouvelle pour les gamers
Les guerres de chiffre et d'édition c'est bien intéressant, mais globalement quel sera l'impact sur les joueurs ? A cet égard, Age of Wulin est une parfaite illustration de ce qu'est le jeu vidéo chinois à l'heure actuelle. Un jeu très ambitieux, légèrement en retard technologiquement, pas tout à fait rodé, mais avec une ambiance très différente de ce qui se fait dans les jeux occidentaux. Et c'est sans doute un des plus grands atouts que les studios chinois ont à offrir aux joueurs locaux comme occidentaux. La Chine possède, qu'on y soit sensible ou pas, une culture extrêmement riche, dense, et différente de la culture occidentale. Ce peut être une source de dépaysement et un vrai vent de fraîcheur dans le monde du jeu vidéo qui tourne trop souvent en rond.
La guerre des éditeurs est très loin d'être finie, et elle risque même de gagner en puissance avec l'arrivée du nouveaux venus. Mais si les éditeurs peuvent varier, l’émergence de nouveaux marchés du jeu vidéo donne toujours un seul et même gagnant : le joueur. Plus de concurrence cela veut dire plus de jeux, plus d'originalité, une tarification agressive, et/ou une rentabilité accrue pour les jeux AAA, permettant à ces derniers de pérenniser leur modèle de développement de plus en plus onéreux.
Plutôt une bonne nouvelle pour les gamers donc.